Soldat de l’Empire, libéré depuis
peu des armées de Napoléon 1er, Jean Cougout, revenu au pays, n’a
pas retrouvé ses marques. Le dimanche 15 septembre 1811 au soir, il erre de
taverne en cabaret avec des amis de son âge, tout aussi désœuvrés que lui.
Jusqu’au moment où, l’alcool aidant, les choses dégénèrent…
On reconnaîtra plus tard les nommés Jean Vergne, fils à Guillaume
(1), Martin Baile, fils à François (2), Jean Cohendy, Jean Cougout, fils à Jean
dit "le Pouteau" (3),
et Pierre Moins (4), déjà signalés par l'opinion publique pour d'autres excès
de ce genre et notamment le dit Vergne, repris de justice pour mauvais
traitements exercés sur la Garde départementale.
Que s’est-il passé ? C’est un procès-verbal du maire d’Aubière,
Amable Girard, rédigé le 16 septembre, qui nous l’apprend.
Le dimanche 15 septembre 1811, entre 10 et 11 heures du soir, ces
individus vagabondent et divaguent par les rues, au mépris d’un arrêté
municipal du 21 juin précédant. Arrivés devant la maison d’Amable Bourcheix,
ils lancent des pierres sur les fenêtres et brisent toutes les vitres ;
plus loin, c’est la maison de Claude Hébrard, le cordonnier, qui subit le même
sort. L’épouse du cordonnier, Anne Galiot, sort dans la rue et les invective.
Mal lui en prend, les malfaisants éteignent sa chandelle, et, profitant de
l’obscurité, « portent atteinte à sa
pudeur ». Claude Hébrard et sa femme crient « Au
secours ! » ; aussitôt, les frères Amable et Guillaume Bourcheix
surviennent. Les agresseurs s’en prennent à eux à coups de pierres et de
bâtons, mais sont néanmoins repoussés.
On ne connaît pas les suites qui seront données à cette affaire.
Le cotelinier
Jean Cougout, quant à lui, se mariera le 21 décembre suivant
avec Anne Cheminat. Cette dernière est issue d’une famille de tisserands.
C’est ainsi qu’il va apprendre le métier et se spécialiser
dans la confection de coteline, cette étoffe, faite de fil et de coton.
Cultivateur à la belle saison, Jean Cougout exercera la profession de
cotelinier durant l’hiver.
(Sources :
A.D. 63 – 2 Z 21)
Notes :
(1) – Jean Vergne, né le 17
avril 1783, fils de Guillaume et de Anne Gioux.
(2) – Martin Baile, né le 7
février 1794, fils de François et de Ligière Delongchambon. Un de ses fils,
Pierre, décèdera à la prison centrale de Riom, le 17 avril 1856.
(3) – Jean
Cougout : fils de Jean dit le Pouteau et de Jeanne Bartomeuf ; né le
1er décembre 1786 à Aubière ; marié à Aubière, le 21 décembre
1811, à Anne Cheminat ; décédé le 13 novembre 1838 à l’hospice de
Clermont-Ferrand. Trois enfants : Pierre, Jean et Gilberte.
(4) – Pierre Moins, né le 4
octobre 1777, fils de Guillaume et de Anne Finayre. A noter que tous sont
célibataires au moment des faits.
© - Cercle généalogique et historique d’Aubière (P.B.)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire