lundi 24 février 2014

Césarienne post mortem en 1806



Une fois n’est pas coutume, échappons-nous de la commune d’Aubière, et, au gré de nos recherches aux Archives départementales, arrêtons-nous sur un acte saisissant. Une césarienne post-mortem à Crevant ! C’était, jour pour jour, il y a 208 ans…


« L’an 1806 le 24 février à 9 heures du matin devant nous Pierre Huguet, maire faisant office d’officier d’état civil de la commune de Crevant, canton de Lezoux, arrondissement de Thiers, département du Puy-de-Dôme, sont comparus : Jean Charlier, âgé de 40 ans, cultivateur habitant Culhat ; Mathieu Baragoux, peigneur de chanvre, 46 ans, habitant à la Terrasse, commune de Crevant ; Magdeleine Peyron, 49 ans, épouse de Rigaud Chalard, cultivateur à la Terrasse ; Benoîte Mallet, 45 ans, femme de Mathieu Baragoux, et Claudine Geneix, fille de feu Antoine, 19 ans, demeurant en qualité de domestique chez le dit Rigaud Chalard.
Tous lesquels nous ont déclaré que hier entre 10 et 11 heures du matin, Marie Torrent, âgée de 31 ans, née dans la dite commune de Culhat, fille de Guillaume et de feue Antoinette Fouilloux, femme de Guillaume Charles, métayer colon de Philippe Ogeard, est décédée au dit lieu de la Terrasse en la maison du dit Ogeard.
Les dites Magdeleine Peyron, Benoîte Mallet et Claudine Geneix nous ont de plus déclaré qu’étant à leur connaissance que la dite Marie Torrent était enceinte d’environ 7 mois, elles l’assistèrent jusqu’au dernier moment, qu’aussitôt qu’elle eut expiré la dite Magdeleine Peyron lui fit l’opération de cézarienne (sic), qu’elle retira de son sein un enfant qui fut reconnu de sexe féminin, que toutes les trois, ayant cru s’apercevoir que cet enfant avait pu mouvoir ses jambes, elles le placèrent dans un vase où elles avaient mis du vin chaud, qu’il avait alors la jambe croisée l’une sur l’autre et, qu’étant dans le vase, les deux jambes se séparèrent sans le secours de personne, mais qu’elles ne s’aperçurent plus d’aucun signe de vie.
De tout ce quoi a été rédigé le présent acte dont lecture a été faite aux dits comparants qui ont déclaré ne savoir signé (sic) de ce enquis. »

Source : Archives Départementales du Puy-de-Dôme – 6 E 128-13.

© Cercle Généalogique et Historique d'Aubière


3 commentaires:

  1. Magdeleine Peyron, une sage-femme qui n'a pas froid aux yeux ! C'est la première fois que je lis ça ! Merci pour cette archive insolite exceptionnelle !
    Amitiés

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    1. Merci Gloria. Des chirurgiens l'ont fait aussi par le passé, me semble-t-il...

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  2. Oui on retrouve les césariennes post-mortem de temps en temps. Mais c'est toujours le chirurgien qui opère. Et comme ici, bien souvent on trouve une ombre de vie à l'enfant, afin de pouvoir le baptiser. Je vais regarder ce qu'on en dit dans mes bouquins.

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