Une fois n’est pas coutume, échappons-nous de la commune
d’Aubière, et, au gré de nos recherches aux Archives départementales,
arrêtons-nous sur un acte saisissant. Une césarienne post-mortem à
Crevant ! C’était, jour pour jour, il y a 208 ans…
« L’an
1806 le 24 février à 9 heures du matin devant nous Pierre Huguet, maire faisant
office d’officier d’état civil de la commune de Crevant, canton de Lezoux,
arrondissement de Thiers, département du Puy-de-Dôme, sont comparus : Jean
Charlier, âgé de 40 ans, cultivateur habitant Culhat ; Mathieu Baragoux,
peigneur de chanvre, 46 ans, habitant à la Terrasse, commune de Crevant ;
Magdeleine Peyron, 49 ans, épouse de Rigaud Chalard, cultivateur à la
Terrasse ; Benoîte Mallet, 45 ans, femme de Mathieu Baragoux, et Claudine
Geneix, fille de feu Antoine, 19 ans, demeurant en qualité de domestique chez
le dit Rigaud Chalard.
Tous
lesquels nous ont déclaré que hier entre 10 et 11 heures du matin, Marie
Torrent, âgée de 31 ans, née dans la dite commune de Culhat, fille de Guillaume
et de feue Antoinette Fouilloux, femme de Guillaume Charles, métayer colon de
Philippe Ogeard, est décédée au dit lieu de la Terrasse en la maison du dit
Ogeard.
Les
dites Magdeleine Peyron, Benoîte Mallet et Claudine Geneix nous ont de plus
déclaré qu’étant à leur connaissance que la dite Marie Torrent était enceinte
d’environ 7 mois, elles l’assistèrent jusqu’au dernier moment, qu’aussitôt
qu’elle eut expiré la dite Magdeleine Peyron lui fit l’opération de cézarienne (sic), qu’elle retira de son sein un enfant qui
fut reconnu de sexe féminin, que toutes les trois, ayant cru s’apercevoir que
cet enfant avait pu mouvoir ses jambes, elles le placèrent dans un vase où
elles avaient mis du vin chaud, qu’il avait alors la jambe croisée l’une sur
l’autre et, qu’étant dans le vase, les deux jambes se séparèrent sans le
secours de personne, mais qu’elles ne s’aperçurent plus d’aucun signe de vie.
De
tout ce quoi a été rédigé le présent acte dont lecture a été faite aux dits
comparants qui ont déclaré ne savoir signé (sic) de ce enquis. »
Source : Archives Départementales du
Puy-de-Dôme – 6 E 128-13.
© Cercle
Généalogique et Historique d'Aubière
Magdeleine Peyron, une sage-femme qui n'a pas froid aux yeux ! C'est la première fois que je lis ça ! Merci pour cette archive insolite exceptionnelle !
RépondreSupprimerAmitiés
Merci Gloria. Des chirurgiens l'ont fait aussi par le passé, me semble-t-il...
SupprimerOui on retrouve les césariennes post-mortem de temps en temps. Mais c'est toujours le chirurgien qui opère. Et comme ici, bien souvent on trouve une ombre de vie à l'enfant, afin de pouvoir le baptiser. Je vais regarder ce qu'on en dit dans mes bouquins.
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