mardi 24 avril 2012

Les Pelonet, maçons de la Creuse… à Ceyrat et à Aubière



Les deux articles précédant m’ont rappelé que j’avais, moi aussi, un ancêtre creusois, maçon de son état, venu se fixer dans le district clermontois et ayant fait souche sur place.
Il s’agit de Pierre Pelonet, de Saint-Avit-de-Tardes, qui abandonne sa Marche natale au milieu du 18ème siècle pour s’installer définitivement en Auvergne.
Son « point de chute » sera Ceyrat où son fils Michel, qui l’escorte, épousera en 1761 une jeune Ceyratoise de 17 ans, Anne Chauvidon.
Ce sont précisément le contrat de mariage et l’acte de mariage religieux des jeunes époux qui fournissent les plus importants détails sur Pierre Pelonet et son fils Michel.

 

Dans le contrat de mariage du 19 janvier 1761, le notaire indique que le père, Pierre Pelonet, est « masson journalier du village de Chassaing Sival, parroisse de Saint Avit de Tardes en Marche ». Tandis que le prêtre précise dans l’acte de mariage du 20 janvier 1761 : « …Michel Pelonnet fils a Pierre et a feue Catherine Phellibois originaire du village de Chassaing Cheval parroisse de Saint Avit de Tardes diocèse de Limoges demeurant le père et le fils dans cette paroisse [de Ceyrat] depuis sept a huit ans de la profession de maçon ».
Parmi les témoins de ces deux actes figure un certain Annet Couny, ami ou cousin du futur, lui aussi « masson » de Saint-Avit-de-Tardes.

Il est curieux de constater que le hameau de Chassaing-Cheval est situé à seulement quelques kilomètres au sud de Saint-Sylvain-Bellegarde, lieu d’origine des Mingat, ancêtres maçons de Marie-José Chapeau (cf. Racines Aubiéroises n°60, page 52).
Le père, Pierre Pelonet, décèdera un an après le mariage de son fils Michel. Il est enterré à Aubière, le 15 février 1762. Était-il alors domicilié à Aubière ou la mort l’a-t-il surpris alors qu’il était de passage dans ce village ? Je n’ai pas la réponse à cette question. Son acte de sépulture confirme uniquement son âge « environ 70 » et sa profession « maître masson ».

Pour tenter d’en savoir un peu plus sur cette famille Pelonet, je me suis rendu en mairie du modeste village de Saint-Avit-de-Tardes pour consulter les registres paroissiaux. J’ai pu ainsi prendre connaissance de l’acte de baptême de Michel Pelonet, fils de Pierre, né le 8 janvier 1739, ainsi que des actes de mariage de ses deux sœurs, Marie et Fiacre.
À l’examen de tous ces documents, il est possible de retracer le périple de cette famille de maçons creusois.

Génération I
Pierre Pelonet voit le jour à Saint-Avit-de-Tardes vers 1695. Vers 1715, il épouse Catherine Philibois (Falibois) et s’installe dans un hameau de cette paroisse, Chassaing-Cheval, où il exerce sa profession de maçon. De cette union naissent au moins deux filles qui se marient sur place : Marie (x Etienne Rinet, 1736) et Fiacre (x Jean Alligraud, 1743).
Viendra ensuite un fils, Michel. Devenu veuf vers 1745, Pierre Pelonet quitte sa paroisse natale vers 1755, à l’âge de 60 ans, pour pratiquer son métier en Auvergne voisine, à Ceyrat et peut-être à Aubière où il décède en 1762. Dans son voyage, il est accompagné de son fils Michel, qui suit.

Génération II
Michel Pelonet est né le 8 janvier 1739 dans le hameau de Chassaing-Cheval qu’il abandonne à l’âge de 16 ans pour suivre son père jusqu’à Ceyrat, où, à 22 ans, le 20 janvier 1761, il y épouse une fille du lieu, Anne Chauvidon. Comme son père, il sera maçon jusqu’à son décès à Ceyrat, le 26 juillet 1813. Son fils Pierre, qui suit, demeurera dans la même profession.

Génération III
Pierre Pelonet, fils de Michel ci-dessus, est né à Ceyrat vers 1771. Je ne le connais que par l’acte de décès de son père en 1813 à Ceyrat, dans lequel il figure comme « déclarant ».
Dans ce document, Pierre Pelonet est dit lui-même « masson » et « habitant de cette commune de Ceyrat ».
C’est avec lui que s’éteignent trois générations de maçons de la Creuse présentes à Ceyrat.
Pour parvenir jusqu’à l’auteur de ces lignes, la descendance passera par Jeanne Pelonet (sœur de Pierre Pelonet de la Génération III) qui épousera à Ceyrat, en 1801, Martin Dourdouille, dont un petit-fils, Martin Dourdouille, convolera en 1871 à Aubière avec Anne Cougout, une de mes arrière-grand-mères maternelles.

Si l’on compare la chronique de cette famille Pelonet avec celles des Mingat d’Orcival et des Alligros d’Aubière, évoquées dans l’étude de mes collègues Marie-José Chapeau et Pierre Bourcheix, plusieurs similitudes apparaissent :

  • Le lieu d’origine de ces familles : la région d’Aubusson
  • La période d’arrivée en Auvergne : 1745 à 1780
  • La zone d’installation : périphérie de Clermont
  • La fixation définitive dans le lieu d’accueil
  • Une descendance jusqu’à nos jours.

Telle fut la destinée de nos ancêtres « maçons de la Creuse ».

© Cercle généalogique et historique d’Aubière – (Max Rieu)



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