1790-1842
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Le Journal économique du fils du dernier
seigneur d’Aubière
Épisode 47
Juillet 1796
Juillet 1796
[Page 50]
Prix des
denrées : froment 24£ ; seigle 18£ ; orge 15£ ; vin 4£
1- J’ai fait un voyage
à Paris pour différentes affaires. J’y ai fait des démarches pour obtenir que
dans le partage de la succession mon père fut réputé vivant et qu’en
conséquence on put retirer en son nom la portion d’enfant qui lui serait
accordée par la loi du 9 floréal, ainsi que la reprise de vingt mille livres,
de manière que la nation n’aurait qu’un cinquième au lieu d’un quart dans la
succession.
"J'ai fait un voyage à Paris..." |
2- J’ai présenté un
mémoire à la commission chargée de cet objet pour demander que la restitution
du mobilier vendu à Aubière eut lieu en valeurs réelles ou en bons à valoir en
payement de biens nationaux pour le dernier quart. Par un arrêté du Directoire,
le prix de ces ventes en assignats ne me serait restituer qu’en mandats, à
raison de trente capitaux pour un.
3- J’ai fait mettre en
règle au bureau de liquidation les différents contrats sur les corps que
j’avais adressé au citoyen de Normandie, et qui avaient été égarés. Le citoyen
Belamy est chargé d’en poursuivre la liquidation.
4- Pendant mon séjour
à Paris, ma sœur a fait la soumission de la portion de mon frère et a déposé
tente mille livres en mandats pour les trois-quarts présumés de cette portion.
Sa soumission est du 28 messidor, et je lui ai envoyé de Paris pour cela vingt
mille francs de mandats que j’ai pris de Mr de Tourzel, à raison de cent sols
pour cent francs, ce qui fait la somme de mille livres que je ne dois lui payer
qu’au 1er janvier prochain, sans intérêts jusque là, et avec l’intérêt
à cinq pour cent si je ne le rembourse pas à cette époque. Ma mère en avait
déjà acheté pour le même objet, à 7£ 7 sols pour vingt mille francs, ce qui
faisait quarante au lieu de trente. Les dix mille francs excédants ont servis à
payer le supplément d’emprunt forcé, montant à sept mille livres, et les
impositions d’Aubière, soit pour un reste de l’année dernière, soit pour la
première moitié de cette année-ci. Pour compléter ces objets, on en a acheté le
plus bas à 55 sols ; on a emprunté 900£ à Mr Derribes.
5- On a vendu à
Antoine Chirol charron une rangée d’ormeaux de Noyers du côté de midy. A la
suite du pacher (1) il y a environ
quatre-vingt pieds d’arbres qu’il doit arracher moyennant cinq cents cinquante
livres.
Annotations de Pierre
Bourcheix :
(1) – Pacher : En Basse-Auvergne, pacage ou pâturage
commun. On trouve aussi pascher ou pachier.
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