mardi 7 août 2012

Journal économique de Jean-Baptiste André - 21


1790-1842

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Épisode 21
Mai 1792


Mai 1792
[Page 24]

Prix des denrées : froment 35£ ; bled 30£ ; vin 6£ 10s

1- On a donné à la vigne une seconde saison et fait fossoyer dans le jardin la pépinière de noyers.

2- On a semé en fèves deux careaux dans le jardin et un dans le fossé.

"...et ils ont été conduits en prison..."

3- Sur de nouvelles menaces qui avaient été faites, j’ai présenté, conjointement avec  Mrs Maugue et Blau, une pétition au département pour que la force publique se transportât à Aubière pour y surveiller nos propriétés. La gendarmerie a reçu ordre effectivement d’y aller. Dans la nuit du 13 au 14, elle rencontra sur le chemin trois particuliers qui étaient armés et qui portaient du fer, qu’ils reconnurent être de celui du portail. Les cavaliers en saisirent deux qu’ils conduisirent chez Mr Dartis, juge de paix, après les avoir interrogé. Il délivra contre eux un mandat d’arrêt et ils ont été conduits en prison. Le procès-verbal a été envoyé au directeur des jurés qui doit en prendre connaissance. Ces deux particuliers sont Michel Téringaud la guerre et François Téringaud son cousin.

[L'affaire du portail de la garenne : retour page 22 § 5]

4- On a vendu trois taureaux à la foire de Clermont, l’un 200£ qui n’en avait coûté que cent, les deux autres quinze louis qui en avaient coûté dix à la foire de Besse.

5- On a affermé le surplus du pré Rougier pour la première herbe seulement moyennant 591 £ à Antoine Chirol, Pierre Villevaud, Amable Bayle, Charles Dégironde paysan, Jean Maumy le bouzat, Jean Bourcheix fils à Lameneur. Ces portions sont divisées en vingt sept listes. C’est payable à Noël et aux provisions (1). On a fait faire des billets à ceux qui savent signer. Total de l’afferme 931 £.

6- On a fait scier par les scieurs de long de Clermont les planches de noyers ou de poiriers qui étaient dans la cour, soit les poiriers en planches de marine. Ils ont gagnés 30 sols de journée.

7- Il a fait différentes gelées dans ce mois qui ont fort endommagé les vignes et les noyers ; les bleds n’ont pas eu de mal.

8- Le département a répondu à une pétition au sujet de la dîme. Le district a évalué à soixante et dix mille livres la provision que je réclame, et je suis renvoyé à me pourvoir pardevant le commissaire général préposé aux liquidations.

9- J’ai fait à Lempdes la déclaration exacte de ce qui est compris dans ce territoire du domaine de Noyers. Il y en a dans deux sections : d’un côté les prés, de l’autre les terres.

10- On fait faire, pour égoutter l’eau, une rase au milieu de la grande terre. Elle aura 4 pieds de profondeur sur 4 de largeur en haut et 3 en bas. On en donne 15 sols la toise courante. Il y en a eu 128 toises, ce qui fait 96 £.

11- J’ai fait griller les fenêtres de la maison du courtier qui donne sur le fossé. Le fer coûte huit sols la livre et j’ai payé quatre sols la livre de façon. Cela a coûté en tout … [en blanc]

12- J’ai fait élever le mur du fossé attenant à la maison de Bogue et de Chossidon, boucher le grand portail du village.

13- Le lit du ruisseau n’étant pas fait, on porte de la pierraille vers la croix de la garenne pour faire tourner l’eau entre les deux prés en cas d’inondation. Cette pierraille était au-dessous du colombier, et l’on destine cet endroit pour y faire le creux à fumier.

14- La vache noire a fait le veau. On l’a vendu 28 £, âgé de six semaines.

15- M. de Lets a remboursé un contrat de rentes constituées de cent pistoles, et cela en assignats de cent livres et au-dessous.

16- On a fait à Aulnat la déclaration de ce qui est compris dans ce territoire du domaine de Noyers.

17- Plusieurs particuliers ayant réclamé le cinquième qu’ils devaient se retenir sur les percières (2), plusieurs n’ayant retenus que la dixme, j’ai fait arrangement avec eux, et la somme de vendange a été estimée amiablement sur le pied de dix écus.


Annotations de Pierre Bourcheix :
(1) – Aux provisions : le jour de la foire des provisions de Clermont-Ferrand qui se tient le 11 novembre ou le jour de la Saint-Martin.
(2) - Percière : le champart auvergnat, qui correspond à la tierce bourguignonne. Cet impôt proportionnel à la récolte pouvait aller du quart au huitième des fruits.



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